L’analyse, depuis le tout début

Laura Eggens

En septembre 2017, le CTA a collaboré avec l’ambassade néerlandaise en Éthiopie lors d’un atelier d’une semaine sur la capitalisation des expériences. Cet atelier a fortement mis l’accent sur l’analyse, un processus qui peut être reproduit dans d’autres cadres.

Dans d’autres ateliers, nous avons coutume de n’aborder l’analyse que lors du quatrième volet de la capitalisation des expériences. En Éthiopie, nous avons commencé à en parler le tout premier jour, à la toute première session. À mesure que nous avons fait connaissance et avons découvert les projets que les uns et les autres menaient, nous avons dressé la liste des objectifs que les participants souhaitaient atteindre dans leur travail. Des réponses telles que la sécurité alimentaire, la durabilité et l’intégration ont ensuite servi de point de départ à l’analyse de chacun des participants : leurs critères de réussite ou d’échec. Chaque analyse, qui consiste à déterminer si une expérience a été bonne ou pas (si elle a réussi ou échoué), commence par la définition des critères selon lesquels nous souhaitons évaluer l’expérience en question. Le projet a-t-il contribué un tant soit peu à la sécurité alimentaire ? Ou à l’intégration ? C’est entre autres parce que les participants ont été sensibilisés à cette priorité dès le début de l’atelier qu’ils ont assez bien compris l’exercice de l’analyse.

Un effort conjoint

Nous avons aussi utilisé la visite sur le terrain que nous avons faite le troisième jour de l’atelier de cinq jours pour axer nos travaux sur le processus d’analyse, avec beaucoup de succès. Avant de visiter la petite exploitation laitière, nous avons parlé des critères qu’il serait utile de retenir dans la liste établie le premier jour. En petits groupes, les participants se sont concentrés sur deux critères à évaluer sur le terrain pour déterminer « pourquoi » le projet avait réussi ou échoué. Leurs réponses ont été présentées, puis débattues brièvement le lendemain. Procéder à une analyse collective d’un projet connu de tous les participants a amélioré leur compréhension de cette étape de la capitalisation, notamment des erreurs et difficultés qui sont notre lot à tous.

De plus, les récits que les participants ont rédigés pendant l’atelier ont également pris l’analyse pour point de départ. En Éthiopie, nous avons tablé sur des récits très courts (de 500 à 600 mots). L’idée était d’amener les participants à commencer à écrire en réfléchissant à leur raison d’être et aux enseignements les plus importants qu’ils pouvaient tirer de leur analyse. Les participants ont ensuite tenté de choisir dans leurs tableaux de capitalisation uniquement les informations susceptibles d’enrichir leur argumentaire, leur exposé des raisons expliquant pourquoi l’expérience avait réussi ou échoué et avait ou non eu un grand impact sur la durabilité, l’intégration ou la sécurité alimentaire. Cette approche nous a aidés à abandonner cette manière « normale » que nous avons tous d’écrire, c’est-à-dire de commencer par décrire en détail le projet, les donateurs et la moindre des activités, puis de manquer de temps ou d’espace pour en venir à l’essentiel : les enseignements que nous en avons tirés.

 

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